Le rideau s'est refermé sur le 4e festival Voies Off en Soissonnais. Cette nouvelle édition, marquée par la diversité, aura accueilli pas moins de quatre mille spectateurs.
DU rire, du sang et des larmes. La 4e édition de Voies Off, qui s'est terminée dimanche soir, a, une nouvelle fois, joué sur tous les registres de l'émotion.
Douze spectacles étaient au programme de ce festival qui a maintenant bien pris ses marques en terre soissonnaise. Avant-hier, à l'heure du bilan, le président Jean-Pierre Pouget pouvait afficher sa satisfaction.
« Le résultat est au-delà de nos espérances. L'an passé, nous avions accueilli 3.300 spectateurs. Toutes les entrées n'ont pas encore été comptabilisées, mais nous devrions cette fois atteindre la barre symbolique des 4.000 spectateurs », notait le chef d'orchestre de Voies Off, en saluant aussi « l'énorme travail des bénévoles » et des partenaires publics* qui « s'investissent de plus en plus ».
Douce folie
Que retenir de marquant de ces cinq jours de festival ? Il y a, bien sûr, la présence de Darina Al-Joundi (lire ci-dessous) que Voies Off a réussi à faire venir avant qu'elle ne fasse le tour des grandes scènes de l'Hexagone. Dans le monde étonnant des marionnettes, « Bistouri » restera, lui, comme un moment de douce folie. La compagnie Tof Théâtre y revisite, à sa façon, l'histoire du Petit Chaperon Rouge.
Avec un chirurgien fêlé, on pense d'ailleurs plus à MASH qu'à un conte pour enfants ! Tout juste regrettera-t-on que la troupe casse un peu le rêve en révélant ses astuces de mise en scène.
Quant au spectacle proposé en baisser de rideau, « 9.81 », il était tout bonnement magique. Le danseur et acrobate Éric Lecomte y défie, avec une facilité déconcertante, les lois de l'apesanteur.
Pendant trois quarts d'heure, on ne voit plus un homme, mais un serpent, ou un lézard, qui rampe, file et se faufile sur un décor suspendu à la machinerie du Mail. Aérien et poétique.
La vérité sans fard
Seule en scène au Mail, pour ce qui restera le temps fort de la 4e édition de Voies Off, Darina Al-Joundi propose, avec « Le jour où Nina Simone a cessé de chanter », un spectacle en forme de cri.
Cri de douleur, de joie, d'amour mais, malgré la violence à laquelle elle a été confrontée, jamais de haine.
Magnifique dans sa jolie robe d'été rouge, Darina entraîne le public sur le chemin - difficile - qu'elle a parcouru, sur les traces de son père, écrivain et journaliste syrien installé à Beyrouth. L'histoire qu'elle raconte, parfois drôle mais le plus souvent tragique, n'est autre que la sienne.
Liberté chérie
Quand la guerre éclate au Liban, la petite Darina n'a que 7 ans. Son père lui a donné le goût de la liberté ; liberté de parole, liberté religieuse, et aussi liberté sexuelle, mais, dans un pays en proie à tous les démons et tous les intégrismes, elle va la payer au prix fort. Mise en scène par Alain Timar, Darina Al-Joundi joue son propre rôle sans grossir le trait, livrant la vérité, parfois crue, sans fard, ni complaisance.
Les mots et les maux de Darina sont un peu ceux de toutes les femmes éprises de liberté et son courage force le respect.
À la fin de « Bistouri », les astuces sont révélées. Dommage.
DU rire, du sang et des larmes. La 4e édition de Voies Off, qui s'est terminée dimanche soir, a, une nouvelle fois, joué sur tous les registres de l'émotion.
Douze spectacles étaient au programme de ce festival qui a maintenant bien pris ses marques en terre soissonnaise. Avant-hier, à l'heure du bilan, le président Jean-Pierre Pouget pouvait afficher sa satisfaction.
« Le résultat est au-delà de nos espérances. L'an passé, nous avions accueilli 3.300 spectateurs. Toutes les entrées n'ont pas encore été comptabilisées, mais nous devrions cette fois atteindre la barre symbolique des 4.000 spectateurs », notait le chef d'orchestre de Voies Off, en saluant aussi « l'énorme travail des bénévoles » et des partenaires publics* qui « s'investissent de plus en plus ».
Douce folie
Que retenir de marquant de ces cinq jours de festival ? Il y a, bien sûr, la présence de Darina Al-Joundi (lire ci-dessous) que Voies Off a réussi à faire venir avant qu'elle ne fasse le tour des grandes scènes de l'Hexagone. Dans le monde étonnant des marionnettes, « Bistouri » restera, lui, comme un moment de douce folie. La compagnie Tof Théâtre y revisite, à sa façon, l'histoire du Petit Chaperon Rouge.
Avec un chirurgien fêlé, on pense d'ailleurs plus à MASH qu'à un conte pour enfants ! Tout juste regrettera-t-on que la troupe casse un peu le rêve en révélant ses astuces de mise en scène.
Quant au spectacle proposé en baisser de rideau, « 9.81 », il était tout bonnement magique. Le danseur et acrobate Éric Lecomte y défie, avec une facilité déconcertante, les lois de l'apesanteur.
Pendant trois quarts d'heure, on ne voit plus un homme, mais un serpent, ou un lézard, qui rampe, file et se faufile sur un décor suspendu à la machinerie du Mail. Aérien et poétique.
La vérité sans fard
Seule en scène au Mail, pour ce qui restera le temps fort de la 4e édition de Voies Off, Darina Al-Joundi propose, avec « Le jour où Nina Simone a cessé de chanter », un spectacle en forme de cri.
Cri de douleur, de joie, d'amour mais, malgré la violence à laquelle elle a été confrontée, jamais de haine.
Magnifique dans sa jolie robe d'été rouge, Darina entraîne le public sur le chemin - difficile - qu'elle a parcouru, sur les traces de son père, écrivain et journaliste syrien installé à Beyrouth. L'histoire qu'elle raconte, parfois drôle mais le plus souvent tragique, n'est autre que la sienne.
Liberté chérie
Quand la guerre éclate au Liban, la petite Darina n'a que 7 ans. Son père lui a donné le goût de la liberté ; liberté de parole, liberté religieuse, et aussi liberté sexuelle, mais, dans un pays en proie à tous les démons et tous les intégrismes, elle va la payer au prix fort. Mise en scène par Alain Timar, Darina Al-Joundi joue son propre rôle sans grossir le trait, livrant la vérité, parfois crue, sans fard, ni complaisance.
Les mots et les maux de Darina sont un peu ceux de toutes les femmes éprises de liberté et son courage force le respect.
À la fin de « Bistouri », les astuces sont révélées. Dommage.
Philippe Robin pour l'Union, le 6/05/2008