Comme en 2007, quand Yanowsky et Parker renversent la bienséance pour rappeler l’impatience avec laquelle la mort nous attend, Voies Off 2008 commence par ce qui dérange le plus. « Stabat mater furiosa » est le long cri d’une mère – non plus douloureuse mais furieuse – contre la violence guerrière. Le poète Jean-Pierre Siméon, invité d’honneur du Festibal, explique après le spectacle qu’il avait commencé à l’écrire en visitant Beyrouth détruite par la guerre civile : « Enfant né dans la paix, je n’avais vu une telle destruction qu’en images ».La comédienne Anne Conti nous mène à travers ce paysage féroce. Elle ne fait jamais semblant de devenir un personnage mais, en grande actrice, devient elle-même à travers le texte dense et complexe. « Je crache sur la haine, et sur la nécessité de cracher sur la haine ! ». Une sonorisation subtile permet à ses murmures comme à ses hurlements de s’insinuer dans chaque oreille. Les spectateurs en ont été saisis. Elle s’interroge non pas sur le « comment » et le « pourquoi » mais sur la nature même du meurtre guerrier. Qu’est ce qui lie le cerveau au doigt sur la gâchette ? Que voit l’œil dans le viseur d’un fusil ?
Enfin, elle appelle simplement l’humanité à « se lever », c’est tout, et ce serait tout.
Enfin, elle appelle simplement l’humanité à « se lever », c’est tout, et ce serait tout.
Denis Mahaffey pour l'Union, le 03/05/07